La
musique de Jean Rondeau, qu’il fait respirer de façon personnelle et subtile,
explore le silence et nous pose la question de savoir comment celui ci
s’exprime en un véritable son.
Les
yeux fermés, ses mains s’approchent du clavier avec la délicatesse nécessaire
pour pouvoir écouter sa propre respiration avant de remplir à nouveau l’espace
de musique.
Entendre
le son et puis vivre le silence qui l’encadre est contemplation.
Naît
ensuite la danse, s’enracinant au cœur de cette contemplation musicale, rendant
alors visible ce qui est invisible : le silence dans le corps qui se meut.
Cosetta
Graffione utilise un langage chorégraphique qui cherche à fusionner la force
expressive de la danse avec le potentiel évocateur du piano, nous démontrant
comment les deux rendent palpable et vivant le calme qui réside entre les mots
et les pensées.
Au
début du spectacle, après l’écoute d’un bruit qui gêne la scène pendant
quelques minutes, Jean commence à créer un dialogue avec le silence qui soudain
s’installe ; à partir d’une seule note, il ouvre le champ de la
perception, pendant que Cosetta s’efforce de transposer la matière musicale en
matière visible et dense.
La
danse devient une musique des yeux, elle obéit aux mêmes lois avec ses lignes,
rythmes et harmonies.
Parfois
c’est Jean qui donne au corps de la danseuse la clé privilégiée du silence,
d’autres, c’est elle qui affirme son corps comme instance de perception et de
compréhension silencieuse de l’art. Qu’il s’agisse d’une note ou d’une séquence
rythmique soutenue, on constate une adéquation parfaite entre le souffle de la
chorégraphie et la musique. La danseuse réagit à l’impact rythmé comme s’il
faisait partie d’elle-même, tel le prolongement d’un réflexe.
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