Nous souhaitons que la musique et la danse explorent et mettent en lumière les strates silencieuses qui constituent l’être humain. Le silence représente l’état sublime de la solitude de l’homme ; pour y parvenir il y a une surface à effleurer, à traverser par le corps et le piano.
Notre but est d'offrir un spectacle où chaque spectateur puisse se reconnaître et s’immerger totalement dans la beauté de la mélodie et du corps en mouvement. Nous avons imaginé ce spectacle comme un hymne à la sacralité du non verbal, en mettant en valeur, pour chacun de nous deux, nos interprétations “habitées par la passion”
Cosetta Graffione et Jean Rondeau

Recherche poétique du silence


La musique de Jean Rondeau, qu’il fait respirer de façon personnelle et subtile, explore le silence et nous pose la question de savoir comment celui ci s’exprime en un véritable son.
Les yeux fermés, ses mains s’approchent du clavier avec la délicatesse nécessaire pour pouvoir écouter sa propre respiration avant de remplir à nouveau l’espace de musique.

Entendre le son et puis vivre le silence qui l’encadre est contemplation.

Naît ensuite la danse, s’enracinant au cœur de cette contemplation musicale, rendant alors visible ce qui est invisible : le silence dans le corps qui se meut.
Cosetta Graffione utilise un langage chorégraphique qui cherche à fusionner la force expressive de la danse avec le potentiel évocateur du piano, nous démontrant comment les deux rendent palpable et vivant le calme qui réside entre les mots et les pensées.
Au début du spectacle, après l’écoute d’un bruit qui gêne la scène pendant quelques minutes, Jean commence à créer un dialogue avec le silence qui soudain s’installe ; à partir d’une seule note, il ouvre le champ de la perception, pendant que Cosetta s’efforce de transposer la matière musicale en matière visible et dense.
La danse devient une musique des yeux, elle obéit aux mêmes lois avec ses lignes, rythmes et harmonies.
Parfois c’est Jean qui donne au corps de la danseuse la clé privilégiée du silence, d’autres, c’est elle qui affirme son corps comme instance de perception et de compréhension silencieuse de l’art. Qu’il s’agisse d’une note ou d’une séquence rythmique soutenue, on constate une adéquation parfaite entre le souffle de la chorégraphie et la musique. La danseuse réagit à l’impact rythmé comme s’il faisait partie d’elle-même, tel le prolongement d’un réflexe.

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